Chez Biocéane 8 techniciens et techniciennes de laboratoire assurent avec talent et professionnalisme leur mission au quotidien :
détecter le moindre germe contaminant des bières artisanales, des softs ou bières sans alcool, produire des levures de qualité…
Cela ne peut se faire sérieusement qu’avec une solide formation académique (BTS, IUT, licence pro) complétée d’une formation interne aux méthodes spécifiques développées chez Biocéane. Une très bonne connaissance de la fabrication et de la microbiologie de la bière est également indispensable pour comprendre et interpréter les résultats. Ces compétences s’acquièrent avec le temps, des échanges permanents et les conseils avisés des « anciens ».
brasseries accompagnées en 2023
bières analysées par an
Malheureusement dans différents domaines d’analyse (le nôtre n’échappant pas à cette tendance) des fournisseurs d’équipements de laboratoire proposent des méthodes soi-disant simples et efficaces pour faire (mal) en interne ce que des spécialistes font très bien et souvent à moindre coût. L’analyse, qu’elle soit physico-chimique ou microbiologique, nécessite très souvent une interprétation pour fournir un résultat fiable et exploitable. Les solutions « miracles » qui promettent une réponse rapide et sûre sans compétences particulières ne peuvent être considérées comme sérieuses et peuvent parfois avoir des répercutions extrêmement dommageables pour l’utilisateur berné. Car une autre compétence du laboratoire c’est qu’il se doit de valider les méthodes qu’il utilise et ne pas prendre pour argent comptant les présentations toujours très élogieuses des fabricants…
Un petit exemple pour illustrer mes propos :
En brasserie, seule la Q-PCR permet de détecter avec certitude la présence de la levure contaminante diastaticus responsable de gushing, la méthode que nous utilisons au laboratoire depuis de nombreuses années est basée sur ce principe. Nous l’avons évidemment validée avant de la proposer à nos clients. Elle est très fiable mais comme toute méthode d’analyse pointue requiert des compétences permettant le cas échéant d’interpréter les données pour fournir un résultat sûr qui permettra au brasseur de prendre une décision en toute sécurité.
Une solution Q-PCR est actuellement largement proposée aux brasseurs par un fournisseur qui selon lui peut être utilisée sans aucune compétence particulière ni environnement spécifique. Alertés par plusieurs brasseurs qui trouvaient leurs résultats ambigus voire aberrants (ce que nos contre analyses ont confirmé), nous avons envoyé à 2 laboratoires utilisant cette technologie des échantillons pour analyse.
Au premier labo nous avons fourni 3 diastaticus commerciales connues pour leur aptitude à dégrader les maltodextrines, seule une d’entre elle a été détectée comme diastaticus.
Le second labo a détecté une diastaticus alors qu’il s’agissait d’une simple S.cerevisiae brassicole.
A l’évidence cette méthode n’a pas été validée par le fabricant avant d’être proposée aux brasseurs qui n’ont évidemment pas les moyens de la valider eux-mêmes. Cela me semble extrêmement préjudiciable car les implications en termes qualitatifs mais également économiques peuvent être considérables.
Bref, technicien de laboratoire c’est un métier !
Patrice DANIEL
Dirigeant de laboratoire énervé